ÉTUDES DE CAS

Notre regard s’est arrêté sur deux villes en particulier, la ville de Brasov en Roumanie et la ville de Lyon en France. Des villes de grande taille à l’intérieur de leur pays, ces villes reflètent des transformations qui s’opèrent dans d’autres espaces urbains au niveau national ou international.

Notre ambition n’a pas été de fournir proprement dit un regard comparatif entre ces deux villes, les contextes et les phénomènes observés étant très différents. Le but a été plutôt d’identifier des mécanismes similaires de construction des espaces urbains et des problèmes communs auxquels les habitants de ces deux villes européennes font face, des réactions citadines et citoyennes.

La démarche de recherche est principalement anthropologique et sociologique, une démarche qualitative, basée sur l’immersion sur le terrain et l’observation prolongée, une attention au détail et un regard « de l’intérieur » par les yeux et le corps des usagers de ces espaces, restituant leurs ressentis, paroles, réflexions

Le Centre Civique – Brasov

Le « centre civique » de Brasov, zone appelée encore aujourd’hui « Hidromecanica » du nom de l’ancienne usine (autrefois Strungu et au début Schiell) , est un nœud urbain important reliant la partie historique et les autres parties de la ville.

Un grand projet de restructuration urbaine a eu lieu ici à la fin des années 1980 opérant des démolitions importantes et visant entre autres la réalisation d’une grande place publique prévue pour les défilés à l’occasion des visites du dictateur et la concentration ici des bâtiments institutionnels centraux (politiques, administratifs, culturels). Resté inaccompli en 1989, le projet a laissé derrière de nombreux espaces vacants.

Comment ces espaces sont-ils requalifiés et réinvestis ? Pouvons-nous lire à travers les nouveaux usages et réappropriations de l’espace des nouvelles manières de faire et d’aménager la ville, de la pratiquer et de la comprendre au quotidien, des nouvelles préoccupations privées ou communes qui se définissent par ces usages ?

Le paysage urbain de cette zone est très hybride aujourd’hui. Des banques, une église, des parkings, des immeubles de logement, une artère à six voies traversée par des passages souterrains, un parc, un Mall en construction, etc. tout est réuni dans ce périmètre, laissant le passant extérieur assez perplexe.

Comment les gens vivent les transformations de ce quartier, comment pouvons-nous (re)tisser un sentiment de familiarité et se sentir « chez soi » dans ces lieux ?

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Lyon: La Duchère

Le quartier lyonnais la Duchère est engagé depuis 2003 dans un projet de rénovation urbaine, avec une démolition de nombreux logements et reconstructions. Cette politique arrive dans un contexte où la volonté est de résoudre les problèmes d’image et de stigmatisation du quartier (associé parfois à l’idée de « ghetto urbain », foyer de migrants, de précarité et de délinquance).

Le projet urbain suppose entre autres de refaire une hétérogénéité du quartier : une « mixité sociale », mixité d’habitat et du profil des populations. Pour cela la stratégie est de réduire le haut pourcentage de logements sociaux de 80% à 55% et en remplaçant cette différence par des logements en location et en co-propriété.

Ce projet de reconstruction entraîne des nouvelles cohabitations mais aussi un bouleversement du rapport aux lieux et des repères dans le quartier pour les habitants.

Nous porterons principalement notre attention sur les pratiques renouvelées des espaces du quartier de la Duchère et sur les processus d’attachement et de (non)familiarité qui expriment ce rapport aux transformations urbaines.

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